Le café de spécialité, un café plus juste

Le café qui rémunère mieux ses producteurs

Comprendre le marché du café

Le café de commodité, un produit au prix défini par la bourse

Le café est la première matière première en volume échangée dans le monde sur les marchés boursiers. Très concrètement, cela signifie pour les producteurs que le prix auquel ils vont vendre leur récolte est décidé en fonction des marchés boursiers qui se basent eux même sur des tendances larges. La météo au Brésil, premier producteur mondial va ainsi impacter le prix de vente de l'ensemble des caféiculteurs. 

Nous échangions il y a quelque temps avec un sourceur / exportateur de café (coffee hunter, c'est plus stylé)  basé en Colombie qui nous disait qu'il y avait 3 cours dans la journée. Cela signifie que selon l'heure à laquelle le caféiculteur arrive pour vendre son café, il n'en tirera pas la même chose. 

Le prix étant fixé en bourse, et indépendant de la qualité du café, cela n'encourage pas la recherche d'un café de qualité, mais au contraire la recherche du volume. Donc, des pratiques agricoles extensives, un recours important aux produits chimiques etc. 

Mais, même en cherchant à faire de la quantité, le caféiculteur n'est pas assuré. degagner de quoi gagner sa vie. En France, nous sommes habitués à entendre parler des problèmes que connaissent nos agriculteurs, de leurs difficultés à avoir un niveau de vue décent malgré le travail qu'ils fournissent. Cette problématique est la même pour les caféiculteurs, mis dans des pays pauvres ou en développement. 

Cours de l'arabica

Cours du café à la bourse sur 10 ans

Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous qui reprend le cour de l'arabica sur 10 ans, il est très volatile. Difficile donc pour les producteurs de savoir s'ils vont gagner de l'argent ou pas. Mais, cette volatilité sert les industriels du café :  en cas de hausse des prix, les industriels diffèrent leurs achats. Les caféiculteurs doivent stocker leur café en attendant qu'ils soient acheté. Quand les prix baissent, les industriels en profitent pour acheter en masse. Dans tous les cas, le caféiculteur est perdant... sauf depuis quelques mois où le prix du café flambe assurant de meilleurs revenus aux agriculteurs. 

Le café de spécialité, un café qui rémunère plus justement ses producteurs.

C'est là un des nombreux aspects positifs du café de spécialité. 
En étant reconnu comme café de spécialité, le café n'est pas acheté au cours de la bourse. Son prix est dépendant de sa qualité. Et là, c'est un cercle vertueux qui se met en place. 

Comme tout un chacun, les producteurs de café ont envie de mieux vivre, de vivre mieux de leur travail. Ils vont donc investir dans des équipements permettant d'obtenir un meilleur niveau de qualité,  faire les récolte à la main pour ne choisir que les cerises de café mûres, former et mieux rémunérer leurs travailleurs pour assurer un travail de qualité. 

Le café sera acheté sur la base de cette qualité. Plusieurs pratiques existent : 
- Certains partent du cours de la bourse et applique un supplément en fonction de la qualité
- D'autres travaillent avec les caféiculteurs pour leur apprendre à fixer le prix de leur café selon les investissements qu'ils ont dû réaliser etc.
- Pour les cafés les plus reconnus, c'est un système d'enchères qui peut atteindre des sommets! 

Ces pratiques permettent d'assurer aux caféiculteurs de vivre dignement de leur travail et de continuer à s'engager dans le chemin de la qualité. 

Une opportunité saisie par certains pays producteurs

Paysage café

Cette opportunité a été très vite comprise, par les producteurs évidemment, mais aussi par les états africains.

Adugna Debela, directeur général de l’autorité des cafés en Ethiopie indique ainsi « Nous misons résolument sur le développement des cafés bio de spécialité. Avec la diversité des variétés et le goût de café unique que nous proposons dans le pays, nous avons une carte importante à jouer ».

Au Kenya, autre pays producteur de cafés de grande qualité et reconnus, c’est tout un système qui s’est mis en place au niveau du pays pour faciliter la montée en qualité du café kényan, de même que sa reconnaissance internationale. Là où d’habitude les cafés sont achetés à une ferme en particulier, au Kenya, ils sont acheté auprès de coopératives qui s’assurent de la qualité des cafés, la meilleure étant «AA», comme celui nous avons envoyé dans la box de Janvier 2021.

En effet, au delà d'améliorer les chiffres à l'exportation de ces pays pour lesquels le café en représente une part importante, il y a aussi le sujet d'assurer la survie d'une filière. Comme en France, on assiste dans les pays producteurs à une baisse du nombre de caféiculteurs. Les conditions de travail sont difficiles, les revenus fluctuant et peu importants... les agriculteurs remplacent leur culture par d'autres produits plus rémunérateurs, et les jeunes sont de moins en moins nombreux à reprendre les exploitations. 

Récolte du café à la main

Consommer plus responsable, une tasse de café après l'autre !

Passer du café de commodité au café de spécialité permet ainsi de participer à l’amélioration du niveau de vie des caféiculteurs, à la préservation de la filière, mais aussi de limiter les impacts sur l’environnement.

Ainsi, si les cafés destinés au marché de commodité sont souvent cultivés avec force d’intrants chimiques et dans des exploitations intensives, les café de spécialité sont plus souvent cultivés au sein d’écosystèmes naturels riches, car la biodiversité de ceux-ci influe directement sur la qualité du café. S’ils ne sont pas tous bio, il y a néanmoins une vraie démarche éco-responsable autour de ces café qui se met en place.

 Le café de spécialité représente donc un acte concret dans la volonté d'acheter des produits plus durables et responsables. 

Vous aussi, achetez un café qui rémunère plus justement ses producteurs

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